Des tas de déchets d'éléments d'ameublements (DEA), sont régulièrement laissés dans les rues autour de chez moi par les habitants, le temps que le camion des encombrants vienne les débarrasser. Ayant perdu leur utilité première et étant en attente d'être recyclés, c'est durant cet entre-deux que je me plaît à voir les DEA en sculptures éphémères.
Des compositions diverses de formes, de lumière et de textures se créent et vivent sur le trottoir comme des microcosmes indépendants. Ces créations, au premier aspect tout simplement banal et aux auteurs inconnus, exposées au grand public à même le sol ont peu de chance d'entrer dans la grande Histoire de l'Art. Photographier ces amas c'est se réapproprier cette matière première pauvre et non désirée, à la manière de l'arte povera, non pas pour rendre beaux ces DEA mais pour les regarder différemment : comme des sculptures spontanées.